mardi 15 mars 2011

Caravane Catalane en Sardaigne 2011 - Témoignage de Matias Mazarico

Voici le témoignage de Matias Mazarico, musicien :
"Dimanche 27 février, aéroport de Girona ; je suis le dernier arrivé du petit troupeau, pardon, du grand groupe, qui doit franchir une partie de notre Mare Nostrum pour se retrouver dans un ancien « pais català », là-bas dans cette enclave en Sardaigne…
     Il fait du vent, l’avion nous secoue un peu, mais ça va …
Pas question de faire la sieste à bord, nous sommes abreuvés, plutôt assommés par Ryanair d’annonces en anglais, en italien, espagnol, pas en catalan en tout cas…
      Après avoir traversé les nuages nous atterrissons dans la grisaille, sous une petite pluie. Heureusement qu’on n’est pas venu faire du tourisme…
Un chauffeur plutôt ronchon et taciturne nous amène avec mauvaise grâce à la Piazza où  nous finissons par trouver l’entrée de la salle d’expo et de conférence-concert. Brrr…, pas de chauffage ! Tant pis, on reste habillés d’hiver…
      Le temps que tout se mette en place, accrochage des tableaux, arrivée de tous les participants, et la soirée commence…
      Trois jeunes et sympathiques élèves de l’institut technique, avec Mr Lemasson évoquent leur séjour à Perpignan en italien, alguerès et français…
       Place ensuite à une sorte de joute poétique, plutôt un échange avec un grand poète local, Antoni Canu qui nous a lu quelques uns de ses poèmes. Homme sérieux et grave dont la poésie est belle et profonde.
       Et , bien sûr, notre Jep Gouzy national, toujours plein d’énergie et de modernité dans une prestation très improvisée puisque je n’avais pas de guitare pour l’accompagner…Mais, à la guerre comme à la guerre, les flûtes et la clarinette en roseau ont fait ce qu’elles ont pu pour broder autour de quelques forts poèmes…
       Nous nous retrouvons tous ensuite autour de la table dans un restaurant proche, à déguster des spécialités locales.Là au moins on est bien au chaud…
       Nuit de repos bien méritée à l’hôtel Angedras ( astuce, ça veut dire Sardaigne à l’envers…), bel établissement situé en zone résidentielle, avec un service agréable.
       Le lendemain matin, agréable surprise, le soleil revient et nous accompagne dans  notre petit périple à pied pour retrouver le centre ville historique : mer bleue, bateaux, calme, etc…
       Après une petite visite avec Pierre-Paul, Aline et Jep chez le représentant de La Generalitat  de Catalunya et de l’Institut Ramon Llull, nous sortons lestés de quelques livres et brochures, même d’un dictionnaire alguerès pour Jep.
Retrouvailles avec une partie du groupe pour manger dans une « sandwicherie » sarde : focaccia bien garnie et vin en petites rations…
        En début d’après-midi un sympathique guide nous emmène faire un grand tour dans les rues et places du centre historique, les églises, en commentant abondamment  tous ces vestiges de l’histoire. Apparemment, les bombardements des alliés en 1943 ont créé indirectement de nombreuses places…
        Je continue à faire du tourisme involontaire en me perdant un peu sur le chemin de l’hôtel, où je retrouve l’ami Jep pour repartir ensemble vers le lieu de spectacle et d’exposition.
         Petit concert ensuite, partagé avec le talentueux Claudio Sanna, belle voix, conviction et bonnes chansons accompagnées par lui-même à la guitare et par deux bons musiciens originaux : un violoncelliste au violon et un pianiste à l’accordéon.
Il a bien du mérite, Claudio, à défendre sa culture algueresa..
C’est incroyable après plus de six siècles cette langue catalane de l’Alguer qui perdure, bien qu’elle soit devenue minoritaire et apparaisse de moins en moins spontanément dans la rue. Cela me rappelle quelque chose de très proche, du côté de Perpignan, non ? Nous avons pas mal de points communs entre minorités de culture catalane…
          Nous continuons à parler avec les amis musiciens autour d’une vraie pizza et d’un verre de vin, en regrettant que cette rencontre soit si brève. Qui sait, peut-être les reverrons nous un jour chez nous, en Catalunya-nord…
          Fin du petit séjour… Le lendemain, retour vers le soleil de Girona d’un coup d’aile et retrouvailles avec le quotidien …
J’ai à peine eu le temps de voir les tableaux exposés, tout cela est passé si vite, en laissant un goût de trop peu, comme une insatisfaction…
          Mais avec un peu de chance et d’envie, je reviendrai à l’Alguer et en profiterai pour visiter un peu la Sardaigne, si le sort daigne m’être favorable."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire